![]() Kenny Wormald a passé ses dix dernières années dans l’ombre de la célébrité, à danser derrière Madonna et Justin Timberlake dans leurs clips et leurs concerts. Donc, quand le natif de Stoughton, Massachusetts, décroche le premier rôle dans le remake de Paramount Pictures du film de danse des années 80 « Footloose », il a pensé qu’il y était arrivé. En réalité, cependant, décrocher le rôle était le début d’un exercice d’humilité. D’abord, lorsqu’il a réalisé qu’il n’était pas le premier choix pour jouer le rebelle Ren McCormack, auquel Kevin Bacon a donné vie dans le film original de 1984. Les producteurs voulaient Zac Efron, qui avait le vent en poupe suite au succès des films « High School Musical ». Mais Efron a laissé tomber et a été remplacé par la star de « Gossip Girl » Chace Crawford, qui a également abandonné, invoquant un problème d’emploi du temps. Wormald a obtenu le rôle après des auditions qui ont duré des semaines, pendant lesquelles il a subit un entrainement soutenu de comédie avec le réalisateur Craig Brewer afin de prouver qu’il pouvait faire plus que simplement danser. Ont suivi ensuite les leçons de comédie pendant les répétitions. Avec de nombreux mois entre la fin du tournage et la sortie du film au cinéma, il s’est battu pour accepter le manque de reconnaissance du public. « Cet été, j’étais aux MTV Awards, et Selena Gomez était devant moi sur le tapis rouge », se rappelle Wormald, 27 ans. « Tout le monde était là : ‘Selena! Selena!’ J’ai attendu quelques minutes jusqu’à ce qu’elle parte, et ensuite je suis monté sur scène et tous les caméramans la suivait. C’était une grande leçon d’humilité. » Pour familiariser le public à Wormald et à sa co-star Julianne Hough, également danseuse, Paramount les a envoyé faire une tournée de 12 villes. Et ils apparaissent ensemble dans « Danse avec les stars », où Hough performe depuis plusieurs années. Un Samedi, Wormald est arrivé 20 minutes en retard à une interview, car il tournait les répétitions de « Danse avec les stars ». Un serveur lui demande ce qu’il veut commander, Wormald, avec des petits yeux lui répond : « Est-ce que je peux avoir un café avec une dose d’expresso dedans, s’il vous plait? » « Je ne pense pas que nous puissions le faire », lui dit le serveur, le regard perplexe. « Peut être que je veux une belle fille? Non, mais qu’est-ce que vous dites d’un expresso et d’une bière? » lui dit-il avec son fort accent de Boston. Quand il a emménagé à Los Angeles il y a 9 ans après le lycée, il a décidé d’exagérer son accent après avoir réalisé que « les filles aiment ça ». Brewer l’a aussi encouragé à s’y accrocher, en changeant le lieu de naissance de McCormack de Chicago à Boston dans le film. Les cinéastes ont engagé le coach en comédie Cameron Thor pour travailler avec Wormald et Hough. Thor a montré les films de James Dean à Wormald, ainsi que la scène sans dialogue entre Heath Ledger et Jake Gyllenhaal dans « Brokeback Mountain ». Il y avait beaucoup à apprendre : les expériences de comédie de Wormald consistaient en sa performance dans la suite du film de danse ringard des années 90 « Center Stage ». (Le film a été diffusé sur Oxygen et est directement sorti en DVD.) Il est aussi apparu dans le programme télé qui n’a pas duré longtemps « Dance Life ». Produit par Jennifer Lopez, la télé réalité prétendait décrire la vie des danseurs de Los Angeles, de leurs auditions à leur combat pour joindre les deux bouts. La grande partie de l’histoire de Wormald tournait autour de sa relation à distance avec sa petite amie de l’époque, une des membres du groupe Pussycat Dolls. « J’aurais aimé qu’elle et moi ne le fassions pas. C’était tellement gênant. Ils me l’ont fait déposer devant un appartement qui n’était pas le sien, c’était comme si c’était la maison de madame » dit-il en grimaçant. « Les producteurs m’ont dit que ça allait être tourner comme dans ‘The Hills’ ou ‘Laguna Beach’. Ils ne nous donnaient pas de script, mais ils nous disaient où nous devions nous voir et éclairaient l’endroit une heure avant et nous disaient quel était le concept de la scène. » En travaillant sur « Footloose », Brewer a utilisé une manière différente pour diriger Wormald. « Nous avions un code : si je faisais l’hélicoptère avec mon doigt, cela voulait dire « Regarde autour de toi de temps en temps. Regarde les alentours. Ai des expressions entre les dialogues. », se souvient le réalisateur. « Je disais à Kenny que j’avais peur de finir ce film, et qu’il ne veuille plus être acteur. Je ne voulais pas qu’il soit un danseur capable de donner la réplique. » Wormald semble avoir pris le conseil de Brewer à coeur, il a dit qu’il avait refusé le rôle principal pour le film « Sexy Dance 4 » parce qu’il voulait éviter d’être catégorisé « mec qui danse ». A la place, il a signé pour un thriller indépendant, « Someone in the Dark ». Mais quand on lui demande s’il aimerait imiter Channing Tatum, qui a commencé comme danseur dans « Sexy Dance » puis a eu des rôles dramatiques, Wormald semble ambivalent. « Je n’essaye pas d’imiter sa carrière, en aucun cas, mais j’aurais adoré faire certaines choses qu’il a fait » dit-il. « Comme cette scène dans ‘Public Ennemies.’ … Ouais, j’aimerais faire ça maintenant. Je veux faire des trucs comme ‘Rounders’ ou à la Ryan Gosling. » Malgré son côté fanfaron arrogant borderline, Wormald a une rafraîchissante absence de prétention, un sentiment qu’approuve sa co-star dans « Footloose » Dennis Quaid. « Beaucoup de gens ont la grosse tête à cet âge, et parfois il y en a qui ne connaissent par leur texte ou se trompent et essayent d’accuser les autres. Mais Kenny a confiance en lui et est une personne entière » a dit l’acteur vétéran, qui joue un révérend crispé, dans le film. En attendant de décrocher d’autres grands rôles, Wormald dit qu’il essaye d’être utile. Il loue une maison à Sherman Oaks car c’est moins cher de vivre là que dans d’autres quartiers de Los Angeles, et il donne des cours de danse quand il a besoin d’argent. « Je suis là depuis 9 ans, et ça a été un combat, louer, même jusqu’à un certain temps, était un combat. » dit-il. « Je me faisais environ 500 dollars sur le tournage d’un clip. Et si j’enseignais, je me faisais environ 90 dollars par heure. Je gagne plus maintenant. Et si j’ai besoin d’enseigner, je le ferais. » Wormald a vu une part du comportement de diva de certains dans le métier : Mariah Carey, se souvient-il, avait son assistant qui lui tenait sa paille quand elle buvait. « Je ne veux pas être comme ça » dit-il, en secouant la tête. « Je veux être comme Justin Timberlake. Il parle aux gens au restaurant. Il regarde les gens dans les yeux. » « Même maintenant, même si je suis sur les panneaux d’affichage et tout. Mais je ne considère pas comme célèbre. Je ne suis pas là : « Je suis célèbre » dit-il, puis prenant le ton d’une femme : « Donnez moi un peu de fromage. » Traduction par Alfie Allen France |